Thésaurus Rex

Août 2010 à décembre 2012

 

Thésaurus Rex (nom masculin). Dégénérescence organisée d'un dictionnaire à des fins artistiques.

 

Le Thésaurus Rex est le magazine, où, tous les trois mois, le Collectif Superflu se réunit pour divaguer à l'unisson autour d'un mot. L'un d'entre nous se saisit d'un dictionnaire et y choisit un mot qui lui était jusqu'alors inconnu. Chacun doit alors lui inventer une définition et en donner une interprétation en image. L'ensemble est réunit dans ce magazine pour constituer un dédale de définitions dont une seule est légitime.

 

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Thésaurus Rex 7

J'ai coordonné les différents acteurs et dirigé les choix éditoriaux pour la réalisation du Thésaurus Rex 7 en version papier.

Pour le feuilleter en version web, c'est ici.

 

Pour l'obtenir en version papier, ça se passe dans la boutique en ligne du Collectif Superflu ainsi que chez plusieurs libraires à Bordeaux, Paris, Lyon et Valence.

   

Mes participations aux magazines

Glossolalie n.f. Petit mollusque vivant dans les lacs et dont les femelles utilisent leurs facultés bioluminescentes pour attirer les mâles lors de la période de reproduction.

 

Les glossolalies sont de petits mollusques d'eau douce vivants dans les profondeurs des lacs. L'été venu, elles remontent à la surface pour leur période d'accouplement. A la nuit tombée, on peut observer la blancheur opalescente de leurs ventres offerts affleurer en surface. Les femelles ont en effet le pouvoir d'émettre de la lumière pour inviter les mâles à les rejoindre.

Les oiseaux, habitués au phénomène, viennent alors les enlever vers le ciel pour se livrer à leur festin annuel. 

La croyance populaire veut que les lacs soient le lieu de naissance des étoiles. Pour s'attirer la faveur du ciel, on organisait donc de grandes festivités aboutissantle plus souvent à un feu d'artifice ou un lâché de lampions. 

Ces réjouissances, ont dans certaines régions, fusionné avec un à-propos fortuit, avec celles entourant l'assomption de la vierge. 

 

Boustrophédon n.m. (du grec bous - strophas - ados)
Le boustrophédon est une forme d’écriture archaïque. Il s’écrit alternativement de gauche à droite puis de droite à gauche, à la manière du boeuf traçant des sillons dans un champs, d’où son étymologie bous, boeuf, et strophas, -ados, qui se meut en tournant. On retrouve cette forme d’écriture sur l’île de Pâques, chez les grecs, les étrusques ou même les jeunes enfants.

 

Pour ce numéro, j'étais également responsable de l'habillage graphique de l'ensemble du magazine. Ci dessous, une sélection de quelques pages.

Althaéa n.f. Altération hallucinatoire des aptitudes perceptives résultant de la raréfaction de l’oxygène à haute altitude. Ce symptôme se manifeste en raison d’une montée trop rapide en haute altitude, d’une absence d'acclimatation ou d’une sensibilité personnelle.
  

Vésanie n.f. Avancée en encorbellement aménagée sur une façade. Elle est la descendante de l’échauguette qui abritait la sentinelle dans les châteaux forts, lui assurant une vue surplombante sur les douves et dégagée sur l’horizon.
syn. –› bow-window angl.

 

La ville de St Gallen en suisse, est célèbre pour les 111 vésanies que l'on rencontre dans la vieille ville. Erigées par de riches marchands, celles-ci allient imagerie populaire et influence renaissance dans d'exubérants décors sculptés et peints. Elles témoignent de l'opulence de leurs propriétaires (grappes de fruits ornementées) mais aussi des rivalités avec les voisins (figures grimaçantes).
On raconte que la nuit, les personnages sculptés se réveillent pour se livrer bataille et défendre le nom de leur maître.

 

Almée (nf) En spéléologie, galerie étroite dans laquelle il est nécessaire de ramper.

 

Elles furent baptisées comme telles car on ne peut parfois s’y faufiler qu’en imagination, le boyau laissant à peine le passage pour une âme.

 

Oaristys (nm) 1. math. En mathématique, le sommet d'une courbe parabolique.
2. fig. le plus haut degré, l'instant d'intensité maximale. ex : j'ai atteint l'oaristys du bonheur

  

Smaragdin (n.m.) formation rocheuse naturelle en forme de colonne dont le sommet, constitué d'une roche résistante, préserve les couches inférieures de l'érosion.

syn. → cheminée de fée, demoiselle coiffée, hoodoo

 

Partout où ces formations sont apparues, des légendes les ont accompagnées.

Les nomades Ait Atta qui sillonnent le massif du Saghro au Maroc sont particulièrement méfiants à l'égard des smaragdins qui bordent les oasis.

Ils racontent en effet qu'en des temps très anciens, un groupe de géants hirsutes qui descendaient des montagnes s'arrêta dans ces oasis avant de traverser le désert. Ils piétinèrent tout sur leur passage, s'abreuvèrent goulument et dépouillèrent les dattiers de tout ce qu'ils comptaient de fruits. Mais alors qu'ils reprenaient leur route, un vent violent se leva et les nuages du ciel entier accoururent vers eux de tous les coins de l'horizon. Ils s'amoncelèrent en un tourbillon gigantesque et un djinn monstrueux, grand comme dix des leurs, fit son apparition :

- Vous avez saccagé mon domaine ! Aussi je vous condamne à y rester. Pour l’éternité.

A ces mots, les pieds des géants s'enfoncèrent dans le sol et s'y trouvèrent scellés.

Le Djinn disparut alors et les nuages se dispersèrent pour laisser place à un soleil de plomb.

Les géants restèrent ainsi des jours et des jours, sous les rayons brûlants, à contempler la source si proche et pourtant inaccessible. Puis ils se desséchèrent peu à peu jusqu'à se transformer en pierre.

 

La Syzygie (nf) Créature marine de la mythologie grecque issue de l’union d’Echidna et de Typhon. Elle était quasiment inapte à la nage et se contentait de se laisser dériver en faisant émerger son dos à la surface des flots. Les marins fatigués venaient ainsi y trouver refuge, mais rapidement, le sol se dérobait sous leurs pieds et la syzygie les dévorait.

 

Picaro

 

En Europe, Picaro est aujourd’hui connu comme un des personnages de la commedia dell’arte, valet fourbe et opportuniste qui manipule ses maitres par son langage mielleux. Mais loin d’être né en Italie, le personnage trouve ses sources dans un conte mexicain qui fut rapporté avec la découverte du nouveau monde.

 

C’est l’histoire d’un roi cruel et avide de richesses qui inventait aux dieux de perpétuelles colères que seules des montagnes d’or et de pierreries pouvaient calmer. Ses sujets travaillaient sans relâche pour arracher aux entrailles de la terre le minerai qui les sauverait d’une tornade ou de la maladie. Epuisés, ils se lamentaient de cette persécution divine, priant chaque jour pour leur pardon. Alerté par ces prières, les dieux surprirent Picaro un soir qu’il volait les offrandes. Pour le punir de ses mensonges et de sa cupidité, ils rendirent toutes les richesses à son peuple et condamnèrent Picaro à cracher des fourmis chaque fois qu’il prononcerait un mot. Picaro s’en fut sur les chemins, tout rempli de sa haine, et la déverse continuellement depuis, suivi d’un cortège de tamanoirs qui en récoltent les fruits.